Lettre N° 35
PHYSIONUTRITION ET STÉATOSES HÉPATIQUES NON ALCOOLIQUES (NAFLD ET NASH) : Intérêt des composés bio-actifs dans leur prise en charge
Par Anne-Marie ROUSSEL
Les pathologies hépatiques de surcharge lipidique, communément appelées »maladie du sodas » ou »maladie du foie gras », sont désormais la principale cause de maladies chroniques du foie en Occident, en l’absence de consommation excessive d’alcool.
Maladies métaboliques à composante nutritionnelle et environnementale, ces pathologies vont de la simple stéatose non alcoolique (NAFLD ou Non-Alcoholic Fatty Liver Disease), affection réversible si elle est prise en charge à temps, à la stéato-hépatite non alcoolique (NASH ou Non-Alcoholic Steato Hepatitis), qui peut évoluer vers la fibrose et la cirrhose, pathologies graves et non réversibles.
La NAFLD se caractérise par une accumulation anormale de triglycérides dans au moins 5% des hépatocytes. Elle se développe le plus souvent sans signes cliniques apparents. Elle est fortement corrélée à l’obésité et au syndrome métabolique, et elle est associée de façon indépendante à une augmentation de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaires.
L’épidémie de NAFLD touche tous les pays. En France, elle concerne plus de 20 % de la population, dont de plus en plus d’adolescents et de sujets jeunes en surpoids(1-2).
Dans 12 à 40 % des cas, la NAFLD évolue vers la NASH, ce qui souligne l’importance de la mise en place d’un dépistage et d’une prise en charge précoce.
Les divers traitements pharmacologiques proposés ne montrant à ce jour qu’une efficacité limitée, la mise en oeuvre de mesures hygiéno-diététiques, incluant l’usage de complémentations nutritionnelles adaptées, reste à ce jour une stratégie de prise en charge à privilégier(3-4).